C’est l’un de ces voyages par excellence qui fait rêver : Istanbul-Téhéran-Islamabad en train. Appelons-le ITI.

Bientôt, début 2021, l’ITI deviendra une réalité. Mais, dans un premier temps, juste pour les trains de marchandises. L’accord a récemment été scellé lors de la 10ème réunion des ministres des Transports et des Communications de l’ECO (Organisation de Coopération économique) à Istanbul.
Le nom officiel d’ITI est en fait ECO Container Train. Les essais ont commencé en 2019. Le voyage par voie terrestre de 6 500 km devrait maintenant durer 11 jours – contre 45 jours environ par voie maritime pour le commerce entre l’Europe occidentale et le Pakistan.
ECO est une organisation très intéressante – et stratégique –, pratiquement inconnue en dehors de l’Asie, qui unit la Turquie, l’Iran, le Pakistan, les cinq « stans » d’Asie centrale, l’Azerbaïdjan et l’Afghanistan.
Certains de ces acteurs sont également membres de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) ; certains font partie de l’Union économique eurasiatique (UEE) ; et presque tous sont partenaires de l’Initiative Ceinture et Route (BRI).
Ils ont élaboré une ECO Vision 2025 qui met l’accent sur la connectivité comme tremplin vers le « développement social et économique », privilégiant le commerce, le transport, l’énergie et le tourisme. L’ECO cherche à intégrer de facto l’Asie occidentale, centrale et du Sud ainsi que le Caucase. À toutes fins pratiques, l’ECO chevauche la plupart des Nouvelles Routes de la Soie qui se développent sur une grande partie de l’Eurasie.
Ce maudit Sultan, encore
L’ITI/ECO Container Train sera une autre couche de connectivité fonctionnant en parallèle avec la ligne ferroviaire Bakou-Tbilissi-Kars (BTK), centrée sur le Caucase, et comme nous l’avons vu dans un précédent article Turquie/Nouveau Grand Jeu, un élément clé de la stratégie commerciale d’Ankara.
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wan, France